Collège Albert Camus - Briare

Vous êtes ici : Accueil du site > Action pédagogique > Enseignements Artistiques > Arts plastiques > Oeuvre de la semaine
Publié : 26 novembre 2007

Oeuvre de la semaine

Des glaneuses (souvent improprement nommées Les glaneuses) est un tableau de Jean-François Millet, peint en 1857 (Musée d’Orsay, Paris) .

Le peintre a représenté trois femmes, parmi les plus pauvres de la campagne, puisque contraintes de glaner pour manger, et illustre ainsi la misère de la population rurale. Les trois femmes figurent les trois gestes du glanage : se baisser, ramasser, se relever. Le travail de ces femmes est pénible (courbure du dos, maigreur de la récolte), mais leurs vêtements ne sont pas des haillons. Cette pauvreté est accentuée par l’apparente richesse de la récolte de blé en arrière plan. Millet représente dans le ciel une nuée d’oiseaux, prêts eux aussi à picorer les grains oubliés, à l’instar des glaneuses.

Biographie du peintre

Millet nait, aîné d’une famille nombreuse, à Gruchy, hameau de la commune de Gréville, dans la presqu’île de la Hague, en Normandie. Fils de paysans, berger dans son enfance et plus tard laboureur, il est cependant élevé dans un environnement éclairé. Notamment grâce à son oncle, curé lettré[1], il lit la Bible, mais aussi Montaigne, La Fontaine, Homère et Virgile, Shakespeare et Milton, Chateaubriand et Hugo[2].

Il travaille dans la ferme familiale jusqu’à l’âge de 20 ans, puis, doué en dessin, il est envoyé à Cherbourg par son père, grâce à des relations dans la bourgeoisie locale, pour apprendre le métier de peintre auprès de Paul Dumouchel et de Langlois de Chèvreville. Il expose au Salon à partir de 1842. Il rencontre à Cherbourg Catherine Lemaire, ancienne servante, qu’il épouse en 1853. Elle lui donnera 9 enfants. En 1847, son Oedipe détaché de l’arbre par un berger attire l’œil des critiques parisiens.

En 1848, il expose au Salon Le vanneur, première œuvre d’une influence sur le travail paysan qu’il développe à partir de 1849 en s’installant à Barbizon avec Charles Jacque pour s’appliquer à peindre beaucoup de scènes rurales souvent poétiques. Là naissent Les Botteleurs (1850), Des Glaneuses (1857), L’Angélus (1859), la Tondeuse de moutons (1861) et la Bergère (1864), peintures qui le classent dans l’influence du courant réaliste, glorifiant l’esthétique de la paysannerie. Un rapide retour dans la Hague en 1854, suite au décès de sa mère, lui inspire Le Hameau cousin, La Maison au puits, Le Puits de Gruchy, une première version du Bout du village…

Peu à peu, il délaisse les seules scènes de travail paysan pour s’intéresser davantage aux ambiances, aux paysages. Alors que les Prussiens envahissent la France, Millet revient avec sa famille à Cherbourg, en 1870 durant un an et demi, avant de revenir à Barbizon. A cette époque, il travaille davantage les jeux de lumière, la pénombre et le clair-obscur, signant un travail annonciateur de l’impressionnisme, à travers les tableaux de l’Église de Gréville, Le Prieuré de Vauville ou du Bateau de pêche, et même proche du cubisme, avec Le Rocher du Castel.

Il meurt à Barbizon en Seine-et-Marne.

Bibliographie

Abcdaire de Millet. Paris : Flammarion (Coll. Abcdaires), 1999 - (ISBN 978-2080126504) Salvador Dali, El Mito Tragico De El Angelus De Millet (rééd.). TusQuets, 2004 (ISBN 978-8483109342) Dominique Gros, La Hague de Jean-Francois Millet. Cherbourg-Octeville, Isoète, 2001 (ISBN 978-2913920095) Lucien Lepoittevin, Jean-François Millet [Au-delà de l’Angélus]. Editions de Monza, 2002 - (ISBN 978-2908071931) Laurent Manoeuvre, Jean-François Millet. Pastels et dessins. Paris : Bibliothèque de l’image, 2002 - (ISBN 978-2914661409) Alfred Sensier et alli, La vie et l’oeuvre de Jean-François Millet (rééd. de 1881). Paris : Editions des Champs, 2006 (ISBN 978-2910138172)

Peintures

La Méridienne (1866) (Musée des Beaux-Arts de Boston) Des Glaneuses (1857) (Musée d’Orsay, Paris) L’Angélus (1859) (Musée d’Orsay, Paris) L’Église de Gréville (1871-1874) (Musée d’Orsay, Paris) Le Bouquet de marguerites (1871-1874) Le Semeur, 1851 huile sur toile, (Musée des Beaux-Arts de Boston) Les Planteurs de pommes de terre, 1862 Pauline Ono, portrait, 1841 (Musée Thomas-Henry, Cherbourg-Octeville) Le Printemps, 1853

ANTHONY